GUILLAUME PUJOLLE
LA PEINTURE, UN LIEU D'ÊTRE
Blandine Ponet
Éditeur :L'Atelier contemporain
Livre
Langue d'origine :Français
Format :21,0 x 25,0 cm
Nombre de pages :128
Date de parution :19/01/2024
ISBN :978-2-85035-114-3
Prix :25,00 €
Argumentaire :
Dans Guillaume Pujolle – La peinture, un lieu d’être, Blandine Ponet part sur les traces de Guillaume Pujolle (1893-1971) qui fut menuisier, douanier, mais aussi peintre. Il fut interné une grande partie de sa vie à l’asile de Braqueville, devenu l’hôpital Gérard Marchant, à Toulouse ; c’est de ce lieu qu’est partie Blandine Ponet, où elle-même a travaillé comme infirmière en psychiatrie. De là, elle tire les fils de la complexe destinée de l’artiste, ce qui l’entraîne aussi à se pencher sur l’histoire de la psychiatrie, du surréalisme, de l’art brut ou de la dévastatrice première guerre mondiale. Telle est sa manière de lutter contre « l’oubli, l’immobilisme, l’absence d’histoire, l’ordre et la routine ».
Retrouver quelques noms, quelques dates, quelques faits qui composent une inextricable pelote de passé, cela sauve du vertige face à un « monde illisible ». C’est, pour Blandine Ponet, un premier pas pour appréhender l’art déroutant de Guillaume Pujolle, pour parvenir à regarder ses peintures dans toute leur violence acérée et colorée : « La forme et le chemin qui y mène, dit Paul Klee. Apprivoiser les peintures de Pujolle, construire son propre regard et sa manière de les voir et les comprendre. Apprivoiser ce qu’elles contiennent et transmettent de folie et de douleur pour pouvoir les regarder enfin. »
Retracer l’histoire du peintre et de son œuvre, c’est apprendre à voir de manière plus juste, plus vibrante. Blandine Ponet cherche ainsi à remonter aux premiers événements qui témoignent d’une reconnaissance naissante de l’artiste. Lorsqu’une exposition d’œuvres de malades est organisée en 1946 à l’hôpital Sainte-Anne par le docteur Gaston Ferdière, qui s’occupait également d’Antonin Artaud, on pouvait voir, entre autres, La mort du vieux Boers de Guillaume Pujolle. L’année suivante, lors de l’exposition Le surréalisme en 1947 à la galerie Maeght, fut présenté un étrange revolver fabriqué par Guillaume Pujolle.
Dans son récit, Blandine Ponet rend également toute leur intensité à des fragments de l’histoire d’un siècle, en évoquant le choc qu’a pu constituer la première guerre pour Guillaume Pujolle, qui fut mobilisé les quatre années qu’elle dura. Choc que l’on peut pressentir dans plusieurs de ses peintures, notamment dans sa série de bateaux : « Sauf un ou deux qui ne sont pas nommés, ils portent pour la plupart des noms précis qui reviennent : Lutetia, Provence, Normandie, Sirocco. [...] Le Provence était un paquebot transatlantique qui fut lancé en 1906. Converti en croiseur, il sert aussi au transport des troupes vers les Dardanelles en janvier 1915. Quant au Lutetia, c’était un croiseur auxiliaire qui fut également affecté au transport des troupes à Salonique de 1915 à 1917. » Guillaume Pujolle lui-même passa deux années à Salonique durant la guerre, dont il se souvient sans doute en peignant ces flots « impétueux et foisonnants ». Regarder avec attention les peintures de Guillaume Pujolle revient alors à tirer de l’oubli leur puissance plastique saisissante autant que la violence des tourments du siècle dernier.
Biographie ou Bibliographie de l'auteur :
Blandine Ponet, infirmière en psychiatrie, titulaire d’un DESS de psychopathologie clinique, vit et travaille à Toulouse. Elle anime des ateliers de lecture de poésie, participe au Collectif Rencontres qui organise les Rencontres de Psychothérapie institutionnelle de Saint-Alban, et est membre du comité de rédaction de la revue Empan. Elle a publié un premier livre sur son expérience d’infirmière en psychiatrie, L’ordinaire de la folie. Une infirmière engagée en psychiatrie (Érès, 2006) ; puis Folie, leçon de choses. Journal d’une infirmière en psychiatrie (Érès, 2011), racontant les défaillances de l’institution psychiatrique, mais aussi des rencontres porteuses d’espoir ; et Les fracassés de vivre. Tentative pour une poétique de la folie (Érès, 2014), touchant au lien thérapeutique tissé avec ses patients, et aux transformations intimes qu’il suscite.