PREMIERS TRAITS
Philippe Comar
Éditeur :L'Atelier contemporain
Livre
Langue d'origine :Français
Format :16,0 x 20,0 cm
Nombre de pages :112
Date de parution :12/01/2024
ISBN :978-2-85035-148-8
Prix :20,00 €
Argumentaire :
Premiers traits de Philippe Comar est l’autobiographie, aussi passionnante qu’elliptique, d’un dessinateur, plasticien, théoricien, écrivain. Souvenirs d’enfance, souvenirs de ses années d’étude, souvenirs des visites dans les musées s’entremêlent, dans un désordre qui, à l’image de celui des herbes sauvages qu’il aime dessiner, recèle « une forme d’organisation secrète ».
Paraphrasant Garry Winogrand – « je ne connais rien de plus mystérieux qu’une chose clairement décrite » – Philippe Comar formule ce qu’il vise à travers sa pratique du dessin : donner à sentir la complexité infinie de chaque chose visible, corps humains, cailloux, embranchements de végétaux, objets tombés en désuétude, reflets dans un bassin. Le dessin est pour lui une manière de porter une attention soutenue à ce qui l’environne, une manière singulière d’être au monde, « sans écart, écrit-il, entre le monde qui m’entoure et celui, intérieur, où il m’apparaît ».
En témoigne, notamment, une série de dessins qu’il évoque, réalisés dans la lignée de la Grande Touffe d’herbes d’Albrecht Dürer : ces dessins montrent un rectangle de terre, planté d’herbe, qui pivote lentement jusqu’à ce qu’il soit vu par-dessus – jeu de perspective futile, mais conduit avec le même sérieux que les « perspecteurs » de la Renaissance. Si le dessin déplie le visible, c’est, au fond, pour « le vivre plus poétiquement ».
Mais Philippe Comar n’est pas seulement dessinateur et plasticien ; il est aussi écrivain. Un écrivain à la plume élégante, sans que cela ne l’empêche de parler des corps et de leurs sécrétions avec une crudité qu’il revendique. Car ces « premiers traits », ce sont ceux que tracent, depuis l’enfance, tous ces fluides qui s’écoulent du corps et en expriment l’énigme : salive, lait, larme, urine (comme celle qu’observe à travers un flacon de verre un médecin dans La Jeune Fille anémique de Samuel van Hoogstraten au Rijksmuseum), mais aussi encre, pensée…
[Texte de 4e page de couverture]
Les dessins d’enfant permettent-ils de retracer les fondements d’une œuvre à
venir ? Peut-on les considérer comme l’enfance de l’art ? Rien n’est moins certain,
tant les choix individuels et les partis pris d’un artiste ne se dégagent que lentement
des archétypes propres aux dessins d’enfant. Philippe Comar n’est guère
porté à leur attribuer plus d’attention qu’ils n’en méritent, mais il tente de saisir
ce qui, dans ses premières expériences graphiques, a nourri sa pratique actuelle
de dessinateur. À travers ses souvenirs, qui pour certains remontent au plaisir
d’apprendre à tracer des lettres sur un cahier d’écolier, il montre comment le
dessin s’est imposé à lui comme un moyen de connaître le monde, d’y adhérer, de
le vivre plus poétiquement.
(Préface de Stéphane Guégan)
Biographie ou Bibliographie de l'auteur :
Né à Boulogne-Billancourt en 1955, P. Comar est plasticien, scénographe, commissaire d’expositions et écrivain. Il a été professeur de dessin et de morphologie à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, de 1979 à 2018. On a pu lire de lui, dernièrement : Des urinoirs dans l’art… avant Marcel Duchamp (éditions Beaux-Arts de Paris, 2017) ; De la tyrannie du cartel (L’échoppe, 2022) ; Ventre (Fata Morgana, 2022). Ses œuvres figurent notamment dans les collections du Centre Georges-Pompidou et du Fonds national d’art contemporain.