NUIT DANS LES BRAISES (LA)
Serafina Núñez
Éditeur :Manifeste!
Livre
Langue d'origine :espagnol
Format :20,0 x 12,0 cm
Nombre de pages :144
Date de parution :23/09/2021
ISBN :9782492908019
Prix :14,00 €
Argumentaire :
Pour la première fois, la voix de la poétesse cubaine Serafina Núñez est offerte au public français, non dans son intégralité, mais dans ce qui fut sa durée, sa permanence, malgré les aléas de l’histoire et des modes littéraires. Cette anthologie suit donc, du premier recueil, Mer captive (1937) au dernier, Terre de transparence secrète (2004), une destinée peu commune, méconnue, mais saluée par les plus grands écrivains et poètes latino-américains.
Poétesse lyrique, sans doute ; Serafina Núñez chante la nature, l’amour, l’absence, les tragédies de l’histoire, mais aussi sa ville, La Havane, avec une touche de sensualité. Tout en donnant une idée de la variété des thèmes et des formes employés par la poétesse (décimas, chansonnettes, litanies, psaumes…), l’ouvrage met en avant deux genres dans lesquels Serafina Núñez excella tout particulièrement : la grande « chanson », propre à l’élégie, en vers libre, et surtout le sonnet – ne fut-elle pas surnommée « la femme-sonnet » ? –, dont elle a peut-être épuisé les anciens secrets et qu’elle a, assurément, renouvelé.
Biographie ou Bibliographie de l'auteur :
Serafina Núñez est une poétesse cubaine née à La Havane en 1913. Dès 1934, elle fait partie des fondatrices de l’organisation féministe « Union Nationale des Femmes ». Puis, à partir de 1936, elle fréquente le groupe de jeunes poètes cubains réunis autour du poète espagnol en exil Juan Ramon Jiménez, futur prix Nobel qui remarque ses premiers recueils (Mer captive (1937) et Rêve d’ île (1938)) et la prend sous son aile. C’est sous ce patronage, et sous celui d’une autre future prix Nobel, l’écrivaine chilienne Gabriela Mistral, qu’elle tracera son sillon dans la littérature moderne cubaine. Lors de la Seconde guerre mondiale, la poétesse légère des premiers textes, prototype de la « bella cubana », fait place à une « intellectuelle » progressiste à la hauteur des circonstances tragiques de son temps, comme en témoignent les poèmes « Élégie pour les enfants d’Espagne », sur le drame de la Guerre civile espagnole, et « Nocturne de sang », célébration tragique de Stalingrad. Si elle encourage la Révolution cubaine, elle se trouve cependant en désaccord avec la politique culturelle de la Révolution, qu’elle juge trop dirigiste. Tout en continuant d’écrire, elle se mure dans un « silence éditorial » de longue durée. Elle se consacre alors à son métier d’institutrice et à ses propres enfants. Ce n’est qu’au bout de 40 ans, alors qu’elle était quasiment tombée dans l’oubli, qu’elle sort du silence. Une floraison extraordinaire de recueils et d’anthologie suivra, unanimement saluée, tant par le public de la diaspora cubaine que par celui des soutiens de la Révolution. En 2006, elle s’éteint à l’âge de 92 ans dans sa ville de cœur, La Havane, qu’elle n’aura quasiment jamais quittée.