VOITURE (LA) DU PAYSAGE
Lin Delpierre & François Laut
Éditeur :L'Atelier contemporain
Livre
Langue d'origine :Français
Format :21,0 x 25,0 cm
Nombre de pages :140
Date de parution :10/22/2020
ISBN :978-2-85035-012-2
Prix :25,00 €
Argumentaire :
Moi je connais mon pays et je le peins. Allez-y voir, vous reconnaîtrez mes tableaux. (Gustave Courbet)
La voiture du paysage : c’est ainsi que Courbet désignait la carriole entraînée par l’âne Gérôme – du nom de son rival bonapartiste de Vesoul – à travers les paysages de son Jura natal. Munis d’une voiture tant soit peu plus puissante, l’écrivain François Laut et le photographe Lin Delpierre ont parcouru les plateaux et vallées de ce qui fut à la fois le terrain de son enfance, son « atelier ouvert » et, étendu à la Suisse, sa terre d’exil.
Aux cinq séries de huit photographies, regard contemporain sur le territoire pictural d’un peintre du XIXe siècle, répondent autant de textes qui élargissent le champ en puisant d’abondance aux écrits et aux peintures de Courbet. Le Jura y agit comme révélateur des nombreuses vies du peintre, des plus éclatantes aux moins connues.
Biographie ou Bibliographie de l'auteur :
Passé par les prestigieuses résidences de la Villa Medicis à Rome et de la Villa Kujoyama à Kyoto, Lin Delpierre, né en 1962, court les continents et leurs mégapoles. Nourri de littérature (un premier livre sur Pavese), poète ouvert sur les arts (un de ses textes inspirera un compositeur de l’Ircam), il invente son écriture photographique de la passante, sérielle, où la forme des corps féminins et le décor urbain tressent des correspondances délicates et insolites. De Berlin à Bamako, de Bombay à Buenos-Aires, entre autres, arpentant inlassablement un quartier choisi avec soin, à distance de bras et dans la mobilité d’un Leica, ce sont des « effractions intimes » qu’il opère, souvent déclinées en tryptiques associant aux personnes des lieux sans figures. On retrouve la série et l’énergie physique dans son travail sur Courbet effectué dans le temps long de la chambre grand format, au travers de paysages qui ne se livrent pas aisément, mais où Delpierre cherche ici comme ailleurs, la douceur autant que l’âpreté, loin de toute identification trop romantique ou réaliste.
François Laut, né en 1953, publie depuis une vingtaine d’années des fictions, certaines autobiographiques, dont le cœur est la relation à ce beau nom de l’Ailleurs et le renouvellement continu de la lecture du monde qu’il suscite, dans les régions lointaines où il a vécu et enseigné (Mexique, Japon, Corée) comme dans les régions proches et familières (Paris, la Haute-Savoie de son enfance), l’étrangeté pouvant surgir dès les premiers pas, cela dépend du regard. Comme Nicolas Bouvier, dont il a raconté la vie, il voyage pour écrire. D’une galerie de Montevideo à un livre sur Seoul (Seoul compact, La Maison chauffante, 2011), les regards qu’il a portés avec son complice photographe Lin Delpierre, sur la représentation des métropoles, se posent aujourd’hui dans le Jura, sur la réinterprétation des paysages et les parcours d’un artiste aimé pour sa puissance et son engagement.
François Laut a publié : Aï (l’amour), Le Serpent à plumes 1994 ; Temps variable, Le Serpent à plumes 1995 ; Révolutions, Le Serpent à plumes 1998 ; Pari capital, Le Laquet 2000 ; Tête plongeante, Le Serpent à plumes 2002 ; Tohu-bahut, Le Rocher 2006 ; Nicolas Bouvier, l’œil qui écrit, Payot 2008 ; Il Faudra repartir (voyages inédits de Nicolas Bouvier présentés par l’auteur), Payot 2012 ; Monsieur Tout-Blanc, Atelier des Cahiers, 2011.