HUI
HUI
Yann Miralles
Éditeur :Unes
Livre
Langue d'origine :Français
Format :15,0 x 21,0 cm
Nombre de pages :64
Date de parution :21/02/2020
ISBN :9782877042123
Prix :16,00 €
Argumentaire :
Conçu en trois mouvements pour chercher le jour, Hui est un livre qui engendre le présent. À partir de la danse, de la dispersion des corps dans la musique robotique – on croise ici Daft Punk dans les brume des boîtes de nuit – Yann Miralles puise, dans cette répétition pulsionnelle, hypnotique, la syncope des gestes qui dansent dans le corps, hors du corps, contre l’angoisse, contre l’autre. Pierres roulées dans le souvenir que ces gestes, toutes nos années enfouies, soulevées révélées dans le rythme d’une musique confiée aux machines. Au milieu de la nuit, à piétiner une musique dans la nuit, sans lendemain sur le moment – jusqu’à la rencontre, jusqu’à se toucher.
Et c’est suivre ensuite le lointain mouvement du fleuve dans le temps, le Rhône chanté par Frédéric Mistral, tout ce temps à transporter des bateaux, des bêtes, des empires et des hommes lentement. Cette eau calme sous le soleil, incessante, comme en mise à jour permanente, en réinitialisation du passage, du commerce, de la navigation. Le convoi de notre histoire encore là presque visible sous nos yeux – vieilles usines abandonnées sur les berges d’un fleuve en « échographie du présent ».
Dans la succession des gestes, dans la danse robotique et dans le passage sur le fleuve, on fabrique un drôle de temps qui est le nôtre. En fichiers, en photos, en souvenirs balayés sur l’écran, on accélère la mémoire. La mémoire devient immédiate, et c’est l’histoire qui commence là. On met de nouveaux êtres au monde, dans un processus de répétition de l’humanité. Un visage qui n’existait pas, une voix nouvelle qui s’élève, un nom, dans le récit de la lumière, et voilà c’est tout simple : on a inventé la vie.
« Attentive aux enjeux politiques contemporains, à commencer par les crises migratoires et les désastres écologiques, la poésie de Yann Miralles tente de revisiter les genres qui passent pour désuets. Avec Hui, on retrouve le double souci qui porte les textes de Miralles : rendre grâce aux anciennes formes du langage, veiller sur la fragile continuité des paysages. »
Jean Birnbaum, Le Monde des Livres, 13 mars 2020
« Il faut se laisser prendre aux rythmes syncopés de Yann Miralles. Deviner les histoires contées dans les espaces. Relier les mots, les propositions, pour laisser les images monter jusqu’à nos yeux et se mettre à danser. À partir du film Eden de Mia Hansen-Løve, des poèmes de Pasolini ou du Livre des Rois, Yann Miralles, né en 1981, crée sa chanson. On y trouve références anciennes et accents américains, envolées antiques et mots du numérique. Et tout cela, ensemble, charme. On y entend la voix d’un folklore d’aujourd’hui. »
Stéphane Bataillon, La Croix, 14 mars 2020
« Toute la poésie de Miralles est là : sa littérature est absolument actuelle ; elle est d’aujourd’hui. Mais elle ne s’effraie pas à utiliser des formes du passé. Qu’elle épouse le rythme de Daft Punk ou qu’elle suive un découpage en fichiers comme si on naviguait dans les fenêtres d’un ordinateur, la langue de Miralles puise dans les codes d’un lyrisme classique, usant d’un vocabulaire soutenu, de l’esperluette, même, ou de formes comme l’adresse «ô» (dans la première partie, cette apparition saisissante sur la piste de danse : «ô toi soudain brune dans le robotique»). »
Guillaume Lecaplain, Libération, 13 avril 2020
« Éblouissement est un bon mot pour commencer. Ainsi s’ouvre le cinquième livre de Yann Miralles, né en 1981. Une crête lumineuse en forme d’alexandrin dont le rythme ternaire annonce trois sections d’apparence dissemblable – une grande ville, un fleuve, un visage – et pourtant trois réalités propices à l’exploration du présent. Éblouissement est un bon mot qui pose l’enjeu de l’ouvrage, tout autant que son risque et sa démesure tant les moyens du poème semblent dérisoires. Et pourtant cela fonctionne à merveille, car d’emblée le rythme nous emporte et « le rêve d’un poème pulsation » se fait immédiatement expérience pour le lecteur. »
Christine Plantec, Le Matricule des Anges, avril-mai 2020
« le jour oui, écrit le poème in fine pour qu'on recommence cette “fête/d'humble immortalité latine“, comme écrivait Pasolini dans Poésie en forme de rose, que cite Miralles et qu'il réénonce merveilleusement et puissamment dans un triptyque bouleversant. »
Serge Martin, Europe, juin 2020
Biographie ou Bibliographie de l'auteur :
Né en 1981, Yann Miralles vit dans le Gard et enseigne à Avignon. Il a reçu le prix Voronca en 2011, pour Jondura Jondura, publié aux éditions Jacques Brémond. Entre rythme syncopé et hommage aux formes anciennes de la poésie, entre émotion brute et retraits réflexifs, son travail suit un chemin où se superposent tradition et modernité, citation et invention, avec une attention aux variations des paysages, et aux formes d’émotions qui épousent ces variations. Ses poèmes ont paru dans de nombreuses revues, et il chronique régulièrement des ouvrages de poésie contemporaine. Il est l’auteur de Des terrains vagues, variations (2016) et Méditerranée romance (2018) aux Editions Unes.