Soleil (Le) de la salamandre

Pia Tafdrup


Éditeur :Éditions Unes


Livre

Langue d'origine :Danoise

Format :15,0 x 20,0 cm

Nombre de pages :112

Date de parution :05/17/2019

ISBN :9782877042048

Prix :19,00 €

Argumentaire :

60 poèmes, un pour chacune des années de la vie de l’auteur, de sa naissance en 1952, jusqu’à 2011. Cette remontée chronologique de l’existence s’ouvre sur les premières appréhensions, les premières sensations de la vie, les mots primitifs de l’enfance, les odeurs de la ferme familiale, de l’écurie, de la terre. Ces poèmes en forme d’éclats évoquent par ellipses ce qui nous compose et nous traverse : un petit frère mort-né, les perte des premières dents de lait, trouver son équilibre à vélo. Et l’école, la grammaire qui donne sa structure aux choses, à la compréhension du monde. On grandit imperceptiblement, à ce point fabriqué de présent. On passe d’un tableau à l’autre, d’un souvenir à l’autre, on fait du patin à glace sur le lac gelé, on regarde les feuilles d’automne par la fenêtre, et soudain on est là, des années plus tard, on ne s’est rendu compte de rien. Pia Tafdrup évoque les années mouvantes de l’adolescence, la conscience de son corps, la puberté, les inquiétudes de l’avenir, la discussion des utopies, la découverte des livres. Elle saisit avec une grande douceur la fragilité de la construction d’une personne, de son incertitude à ce qu’elle va devenir. Au mouvement de la vie qui porte malgré soi, qui nous porte quelque part. Elle saisit ces si brèves années de la vingtaine où tout est mouvant et où tout pourtant se fige si vite. A peine le temps suivre ses battements de cœur, ses impulsions, ses premiers poèmes qu’on se retrouve déjà comme sédimenté dans la forme de sa vie, en fil continu. Le mariage, la naissance des enfants, les dimensions de l’âge adulte, et comme une boucle, ses propres parents qui vieillissent. Le temps qui ne ralentit pas, mais que nous regardons passer plus lentement. L’existence est une projection permanente vers l’avant qui mêle événements intimes et collectifs : Mai 68, la chute du mur de Berlin, le 11 septembre… Pia Tafrdup entreprend l’expérience paradoxale de jeter un regard rétrospectif sur cette projection. Sans jamais de nostalgie, sans jamais restreindre la vie humaine à un catalogue de gestes, elle transmet cette nébuleuse de sensations, de pensées, de visions écorchées, où finalement l’idée de bonheur ou de tristesse est secondaire. Ce ne sont que des valeurs immobiles, que l’on ne peut considérer qu’avec recul, incompatibles avec la bousculade de la vie. « Il n’y a qu’une vie » dit Tafdrup, et la façon dont elle se remplit et s’écoule est mystérieuse et nous échappe, pourtant nous ne sommes qu’elle, sommes intégralement contenus en elle, malgré tout ce que l’on rêve.

Biographie ou Bibliographie de l'auteur :

Née en 1952 à Copenhague, Pia Tafdrup se fait remarquer en 1981 lorsqu’elle publie Når det går hul på en engel, qui marque une rupture avec la génération « crack prose » des années 70. Tafdrup devient une figure importante de la « génération sauvage » en contribuant à des revues comme Konstellationer ou Transformationer. En 1991, elle théorise sa poésie dans un essai remarqué : Over vandet gar jeg. Son travail s’inspire notamment de Celan, Ekelöf, Tsvetaïeva ou Mandelstam. Elle est entre autres membre de l’Académie danoise et de l’Académie européenne de poésie. Elle a reçu plusieurs distinctions honorifiques, dont le prix de Littérature du Conseil nordique en 1999 et le prix nordique de l’Académie suédoise en 2006. Elle est l’auteur de nombreux recueils de poésie, de romans, de pièces de théâtre, et ses livres sont traduits dans plus de vingt-cinq langues. Le Soleil de la Salamandre est son deuxième livre traduit aux Editions Unes, après Les Chevaux de Tarkovski.