Pleines marges – L'Autre, le Même / Margini pregni / Sün ana pagina alba / Erfüllte ränder
Pierre Chappuis
Éditeur :Editions d'en bas
Livre
Langue d'origine :Français
Format :21,0 x 16,5 cm
Nombre de pages :160
Date de parution :11/08/2017
ISBN :978-2-8290-0546-6
Prix :20,00 €
Argumentaire :
Publication quadrilingue, traduit en allemand par Luzius Keller, «Erfüllte Ränder», en vallader par Rut Plouda, «Sün üna pagina alba» et en italien par Marisa Keller-Ottaviano, «Margini pregni». Le projet est dirigé par Luzius Keller.
Le recueil «Pleines marges», dont Pierre Chappuis est l’auteur, est exemplaire d’une poésie qui surgit à l’instant. En cela, il répond aux notions développées par Gaston Bachelard quant à l’instantanéité et à la discontinuité, comprises dans une structure qui, paradoxalement, les exprime. Comme la vision d’un paysage qui se module à chaque pas, le parcours poétique procède de surprises soudaines. Aussi, espace géographique et espace littéraire se confondent-ils, au point que la métaphore se trouve bouleversée. Les repères – références et signifiances –, ainsi pleinement épuisés, fondent l’oeuvre de Pierre Chappuis. Le poème est au centre, mais on a l’impression que l’essentiel est dans les marges, entre parenthèses. C’est un peu comme si le poème ne se suffisait pas à lui-même, il a besoin pour pleinement exister du rappel de la circonstance qui l’a fait naître : « (de la fenêtre) », p. 55, « (avant l nuit complète) », p. 56, « (mentalement, Paul Klee) », p. 57, etc. – ce qui enlève, en conséquence, toute forme d’autonomie au texte, et rappelle qu’à l’origine du poème, il y a toujours quelque chose qui lui est extérieur, qui le précède, et dont le poème ne garde peut-être qu’une trace lointaine (« Au matin, la neige »). Or cette trace, aussi imparfaite soitelle, est maintenant acceptée comme un bien – alors qu’auparavant, l’écriture considérait cette trace comme un manque, et la rejetait dans les marges. La parole est intermédiaire, elle est toujours indirecte, procède par réverbération ou écho ; elle ne peut que suggérer (mais ce n’est plus le rêve mallarméen, c’est maintenant le cauchemar de la poésie contemporaine) des situations qui permettraient d’appréhender l’être.
Biographie ou Bibliographie de l'auteur :
Pierre Chappuis
Né à Tavannes, dans le Jura bernois. Vit à Neuchâtel où il a longtemps enseigné. Auteur d’une quinzaine de recueils de poésie parus pour la plupart aux éditions José Corti qui l’ont accueilli dès 1990 et où figurent aussi des ensembles de notes et réflexions et des lectures critiques. Présent occasionnellement aux catalogues de La Dogana et des éditions Empreintes. Parmi les revues, a surtout collaboré, ces dernières années, à La Revue de Belles-Lettres, Conférence, L’étrangère. Des livres d’artiste ont été réalisés avec Jean-Edouard Augsburger, Gisèle Celan-Lestrange, Ugo Crivelli, Gilles du Bouchet, Henriette Grindat, André Siron, Dominique Lévy, Marcel Mathys, Raoul Ubac, Albert-E. Yersin.
Le recueil «Pleines marges» a paru en 1997 aux éditions José Corti.
Traducteur en allemand
Luzius Keller
Né à Zurich. Études à Zurich, Genève et Florence. Enseignement (Littérature comparée et Littérature française moderne) aux universités de Berlin (FU), Paris (Paris VII) et Zurich. Éditeur des œuvres de Proust en allemand (14 vol.). De nombreuses études sur Proust. Éditeur d’une anthologie de poésie suisse : «Modern and Contemporary Swiss Poetry», Dalkey Archive Press, 2012.
Traductrice en italien
Marisa Keller-Ottaviano
Née à Turin. Études à Zurich et à Turin. Enseignement (Italien) au lycée cantonal de Zurich (Literargymnasium Rämibühl). Traductions du rhéto-romanche : Vic Hendry, «Anemona alva», Edition Signathur, 2007 ; Luisa Famos : «Tutto si rinnova – Poesie», Edizioni Casagrande, 2012.
Traductrice en vallader (ladin)
Rut Plouda-Stecher
Née à Tarasp en Basse Engadine. Formation d’institutrice. Activité d’enseignante, d’agricultrice et d’écrivaine. Poésie : «Föglias aint il vent», Flem, 1986 ; prose : «Sco scha nüglia nu füss», Octopus, 2000. Ce récit a été traduit en allemand («Wie wenn nichts wäre», Octopus, 2001), en français («Comme si de rien n’était», en bas, 2003) et en roumain («Parcă n-a fost nimic», Editura SAECULUM, 2009).