René de Obaldia,
président d’honneur de l’édition 2009
Né en 1918, en Chine, de mère française et de père panaméen – cet hiver encore il visita sa terre paternelle. Néanmoins c’est à Paris qu’il passe son enfance, fait ses études classiques avant d’être mobilisé et de séjourner en Silésie comme prisonnier de guerre.
Dès son retour, il se voue à son métier d’écrivain : collaboration à plusieurs revues, dont Le Mercure de France, recueils poétiques et « récits-éclairs » (Richesses naturelles) vite remarqués par la critique et les pairs. Ton poétique neuf, vitalité, humour, sarcasme, irrévérence… le terreau où va s’épanouir une œuvre singulière. Tamerlan des cœurs (1955) révèle le romancier, mais c’est la scène qui va donner à Obaldia une large audience (Génousie, 1960, monté au TNP par Jean Vilar). Ses pièces s’imposent par un langage poétique, des décalages insolites, des situations délibérément irréalistes pour approcher de l’indicible. Ainsi du Satyre de La Villette (1963), de Monsieur Klebs et Rosalie (1975).
Le succès des recueils poétiques Innocentines (1969), Sur le ventre des veuves (1996) ne se dément pas ; ils sont marqués au coin par une candeur narquoise que l’auteur, sourire en coin, nous fait partager, On ne peut que renvoyer à Exobiographie (1993), mémoires très libres où le poète tout à la fois se dévoile, s’expose avec esprit et traverse gaiement le temps.
Depuis 1999, René de Obaldia siège à l’Académie française.