Les États généraux permanents de la poésie, 2023
Le son du poème
Ce sixième temps de notre parcours, (après « La visibilité », « Le devenir », « Les métamorphoses », « Les finalités du poème » et “La pensée du poème”), s’empare d’un thème polymorphe dont il convient d’ouvrir amplement l’espace définitionnel.
S’il est une question que les différentes générations de poètes apprécient avec de grandes différences, c’est sûrement celle du son du poème.
En effet, quel(s) sens donner au terme son, d’emblée pluriel, ouvrant de multiples approches, de nombreux champs d’analyse, de tensions, voire de contradictions.
Au premier chef, cela semble évident, la question du sonore se pose mais, dans la complexe histoire du poème et de la voix, de l’oralité de la poésie, comment aborder cette relation intime du texte et de son adresse vocale, de son partage vociféré, porté par une voix, avec un lecteur métamorphosé en auditeur ?
Puis, quel que soit le silence dans lequel le poème s’écrit et se donne à lire, l’écho intime de sa langue participe d’une sonorité singulière, d’une plastique sonore de l’écriture en écho immédiat dans l’écoute intériorisée de sa lectrice, de son lecteur. Le poème s’entend, à chaque fois identique et différent pour chacun. La lecture silencieuse est bruyante. Ainsi, tout poème serait-il sonore ?