Nouveautés des éditeurs et des revues / 2021

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TRACTATUS INFINITIVO-POETICUS

Emmanuel Fournier



Éditeur :Eric Pesty Editeur


Livre

Langue d'origine :français

Format :12,5 x 16,5 cm

Nombre de pages :64

Date de parution :15/06/2021

ISBN :978-2-917786-69-7

Prix :15,00 €

Argumentaire :

Au fond, il s'agirait d'être et de vivre, et des appuis ou des entraves qu'être et vivre reçoivent des mots. Des questions « de fond » donc, mais des questions de quoi ? : de philosophie ? (de métaphysique ? d'éthique ?) ou bien de poésie ? La forme, qui serait le domaine de la poésie, n'est-elle pas essentielle au fond, à ce que peuvent devenir être et vivre ? N'est-elle pas déjà être et vivre ? C'est l'hypothèse suivie depuis toujours par l'auteur (prétendument philosophe) et qui s'exprime de manière plus radicale que jamais dans ce Tractatus : « rouvrir les très vieilles et toujours très vivaces questions des rapports de la logique et de la grammaire d'une part, de la philosophie et de la poésie d'autre part. »

L'écriture infinitive (sans noms, sans les savoirs et les certitudes qu'on fait d'ordinaire porter aux substantifs) s'enrichit ici de deux dispositifs formels qui avivent les questions : une métrique serrée, bien qu'inapparente (les conditions de nos existences ?), et des motifs graphiques bien apparents que les verbes dessinent sur la page en s'assemblant (les formes qu'être et vivre nous amènent à prendre ?). Donnent-ils la partition d'être et de vivre ? Avons-nous seulement à les interpréter – les conjuguer ?

Curieusement, les motifs dessinés sur la page rappellent ceux que, dans 36 Morceaux, l'auteur (dessineur) avait tenté de relever à la surface de la mer en convoquant plusieurs instruments (plume, compas, crayon). Or les traits deviennent ici des lignes de verbes conjoints.

Car ces maigres instruments que sont les verbes infinitifs trouvent des alliés dans ceux de la typographie. Et ce sont les plombs, étants et vivants, allégés et mobiles, qui s'agencent, composent et interprètent à présent les 36 configurations verbales de ce traité.

Biographie ou Bibliographie de l'auteur :

Né en 1959, Emmanuel Fournier est notamment l'auteur de quatre ouvrages publiés aux Éditions de l'Éclat : Croire devoir penser (1996), L'Infinitif des pensées (2000) et Philosophie infinitive (2014 & 2018). Être à être paraît en septembre 2021.

Ces quatre publications forment, relativement à la mise en œuvre d'une écriture et d'une méthode infinitive (c'est-à-dire au premier chef l'élaboration d'une langue « déconjuguée », qui fait abstraction des substantifs en privilégiant exclusivement les modes impersonnels du verbe : l'infinitif, et dans une moindre mesure le gérondif et les participes), l'axe principal et le plus original du travail d'écriture d'Emmanuel Fournier.

Sur un plan philosophique, l'un des atouts majeurs de la « langue infinitive » est de contourner les marques du sujet, le contingent des objets ou des concepts qui, pour l'auteur, entravent la réflexion ; ce faisant, la langue infinitive se donnera les moyens de penser à neuf les principales questions de la philosophie.

Parallèlement à son œuvre philosophique, inséparable de son questionnement, Emmanuel Fournier est un artiste qui utilise le dessin comme mode d'interrogation. Composé de deux volumes publiés chez Éric Pesty Éditeur en 2005, 36 Morceaux et Mer à faire ont formé un diptyque qui rapprochait, pour la première fois dans un même projet éditorial, les deux modes de recherche principaux d'Emmanuel Fournier.

Depuis lors, deux livres d'Emmanuel Fournier ont paru dans la collection agrafée : L’Infinitif complément (2008) et La Comédie des noms (2016).

Or, si la publication de 36 Morceaux a inauguré les éditions Éric Pesty en 2005, Tractatus infinitivo-poeticus qui paraît en juin 2021 marque une reprise sur un plan éthique : où la métrique du vers compté qui s'introduit ici dans l'œuvre d'Emmanuel Fournier fait converger, au point de leur complicité, deux économies radicales : l'économie infinitive du philosophe et l'économie typographique du compositeur au plomb dans un ouvrage qui – audace majeure – emprunte son titre autant à Wittgenstein qu'à Spinoza : « En explorant la possibilité d'un Tractatus infinitivo-philosophicus, le texte qui commence voudrait donc explorer en même temps celle d'un Tractatus infinitivo-politicus et celle d'un Tractatus logico-poeticus. » (Emmanuel Fournier.)