Nous pourrions dire une forêt
Ou le bord de la mer
Ou la mer
Ou la nuit de la mer la nuit de la forêt
Ou les mois sans pluie les feuilles sèches sous les pieds
Ou les brisures de coquillages
Ou rien
Ou cette porte repeinte couleur ciel quand il est à l’orage
Ou n’être plus là
Ou plus rien plus un mot plus rien que le blanc dans la nuit.
Parler malgré l’ablation de la langue
L’émiettement des sèmes
Ce qui doit être dit mais ne peut
Le désastre pas si lointain du passé
Le feu et les cheveux dans le feu
Les corps et les noms partis en fumée
La prière des morts à peine dite ou pas
Les mots qui saignent
La main dans l’autre
L’enfant serré contre son sein à l’heure de la très grande peur.
Je ne sais ce qui m’arrive
Fors ce silence
Cette traversée
Dans le passé de la forêt ou la mer
Tantôt un fou de Bassan
Tantôt une chevêche
Il et elle très âgés
Qui les ailes faibles
Qui borgne
Un cri un baiser.
Le coucou chante contre mon cœur, Julien Bosc