Focus

Atelier des Grames

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Des mots d’encre ou d’ardoise, plomb, bois… cela ne change pas les mots, cela bouge l’œil. Il est ramené à la matière, à ce vieux rêve d’un temps édénique où la langue portait/supportait les choses, et inversement, dans une sorte de continuité heureuse. On peut savoir que le mot «pierre» ne pèse que le poids de son bruit, il n’en reste pas moins que lorsque ce mot devient lourd dans la main comme un galet, le poème peut s’ancrer, il a trouvé son havre, durablement.
Lire – vivre – livre. Ce n’est pas un hasard, et il n’y a pas de plus loin. Le livre est déjà un au-delà de vivre, un arrière-monde, même si on le veut sans illusion. Les morts ne lisent pas.
Antoine Emaz 
[Décembre 2009]