Périphérie #6
Jean-Pierre Faye lit Jean-Pierre Faye
Jeudi 2 juin 2011 / 19 h
Au programme : lectures par Jean-Pierre Faye de ses propres poèmes, et lecture à deux voix du “Livre de Lioube, 1” avec la comédienne Bérangère Bonvoisin.
L’Harmattan
21 bis rue des Écoles – 75005 Paris
Entrée libre
Biographie
- Jean-Pierre Faye
Naissance, le 19 juillet 1925, à Paris
Ecrit, à quatorze ans, son ‘véritable premier poème’ à l’annonce du bombardement de Varsovie par l’aviation nazie.
Arrêté, durant la guerre comme terroriste russe par la Wermacht pour avoir à la main le poème d’Aristote sur la vertu, dans le texte grec, en franchissant la zone interdite le long de la frontière espagnole.
Poème publié dans le deuxième Cahier de la table ronde, Orphée I et 2 en 1945. Dans le troisième Cahier, le premier poème de Jean Genet, La Galère : « Un forçat délivré dur et féroce lance »…
Ecrit en 1946 Latvia : à l’arrière-plan, la ‘vente’ des enfants juifs de Hongrie par Eichmann.
En 1947, licence en droit et science économique, licence de philosophie. D.E.S avec Gaston Bachelard.
En 1950, agrégation de philosophie. Suit les cours de Claude Lévi-Strauss et André Leroi-Gourhan au Musée de l’Homme, Institut d’ethnographie.
Enseigne à Reims (1951-1954) puis part pour les Etats-Unis.
Ecrit, en décembre 54, la première page d’Entre les rues dans la 63ème Rue de South Chicago, roman qui sera le volume I du futur Hexagramme. Suivront : La Cassure (1961), Battement (1962), Analogues (1964), L’Ecluse (1964) et Les Troyens (1970). Enseignera également à Lille et Paris-Sorbonne, chargé de recherche puis directeur de recherche au CNRS.
En 1960, Fleuve renversé aux éditions GLM de Gui Lévis Mano, l’éditeur-imprimeur-poète, ami de René Char et Picasso.
Découvre « désespérément » et traduit en 1961 la Profession de foi en Adolf Hitler et L’Etat national-socialiste de Heidegger, la Bekenntnis zu Adolf Hitler : déclaration marquée par son insistance ‘philosophique’ d’allégeance au Reich nazi, écrite et prononcée en novembre 1933 et très souvent confondue avec le Discours de rectorat d’avril 33, plus ‘académique’. Sur les dix-sept recteurs de l’Allemagne d’alors, cinq seulement se prononcent dans le même ‘sens’ à ses côtés, par des textes distincts. Cette découverte simple d’une vérité vérifiable par tous dans ses textes va déclencher cinquante ans de furie dans l’insulte.
« Voit » en pleine nuit de janvier 1963 les premières pages de L’Ecluse à la gare de Friedrichstrasse, entre les deux moitiés de Berlin : sur le quai désert de Berlin-Est en direction de Berlin-Ouest. Ce roman, Prix Renaudot 1964, est le tome IV de L’Hexagramme.
Membre du comité de rédaction de la revue Tel Quel de 1963 à 1967.
Publie Couleurs pliées, par les soins de Massin aux éditions Gallimard : dessinant les ‘matrices’ du poème.
Fonde en 1967 la revue Change avec Jacques Roubaud, Maurice Roche, Jean-Claude Montel, Mitsou Ronat, Jean Paris, Paul Louis Rossi, Léon Robel, Philippe Boyer, Yves Buin, Saul Yurkievich et, un peu plus tard, Felix Guattari. L’aventure de Change va durer jusqu’en 1985. Danielle Collobert sera très proche du ‘collectif’ mais toujours en électron libre. Geneviève Clancy publie ses premiers poèmes dans le numéro 8 de Change.
Fonde, le 21 mai 1968, l’Union des écrivains, aux côtés notamment de Nathalie Sarraute et Michel Butor, Bernard Pingaud, Alain Jouffroy, Henri Deluy, Elisabeth Roudinesco, Guillevic, Geneviève Serreau. Ce regroupement de quelques 200 signataires est conçu en solidarité avec l’union des écrivains tchécoslovaques à Prague.
Voyage à Prague en 1969, dans le prolongement de l’Adresse de solidarité exprimée en août 1968. Rencontres avec les Conseils ouvriers de Prague, formés en août-septembre contre l’invasion soviétique.
Publie en 1970, Les Troyens, tome VI de L’Hexagramme, qui fut achevé en février 1968 par la description de combats de rues dans Paris.
Publie en 1972 Langages Totalitaires. Critique de la raison et de l’économie narrative.
Publie, en 1973, Inferno, versions, début d’un « second Hexagramme » : L’Ovale (détail), Les portes des villes du monde, Yumi (visage caméra), La Grande Nap, Didjla, le tigre.
Publie en 1974 Bains de sang constructifs de Noam Chomsky (traduction de Marie-Odile Demenge), précédé de L’Archipel Bloodbath.
Est arrêté en 1978 par la police du STB à Prague avec Patrice Chéreau et le mathématicien Jean Dieudonné pour avoir tenté d’assister au procès de Vaclav Havel et de la Charte 77.
Edite en 1980 en son ‘édition parfaite’ Un coup de Dés jamais n’abolira le hasard, édition établie par Mitsou Ronat à partir des épreuves corrigées de la main de Mallarmé. Imprimé avec Tibor Papp (Change errant/ d’atelier).
Conçoit en septembre 1981 avec Félix Guattari les bases d’une Université philosophique, qui sera fondée en 1983 comme Collège International de philosophie et refondée en 1985 comme Université Européenne de la Recherche.
Conçoit et fonde en octobre 1981 le projet d’un Collège international de Philosophie, qui sera institué en 1983 avec François Châtelet, Jacques Derrida et Dominique Lecourt. La même année, en mars, parait Change 41 : l’espace Amérique.
Effectue, en 1981, des recherches d’archives sur le camp de concentration du Struthof-Natzweiler et sa chambre à gaz, dans les caves du Palais de Justice de Paris– pendant qu’en haut se déroule le procès en diffamation du négationniste Robert Faurisson, face aux familles des victimes du nazisme.
En 1985 est donc fondée l’Université européenne de la Recherche avec Félix Guattari, Isabelle Stenghers, Heinz Wismann. Gilles Deleuze, consultant. Ilya Prigogine, président européen. Premiers colloques : Ernst Bloch, Maïmonide, Averroès, Louis de Broglie/Heisenberg/John Bell.
En février 1992 paraît Lioube, achevé à New York devant le World Trade Center : « ses yeux agrandissent l’orbe du verre/lioube a soufflé sur le verre et fait couler l’orange/elle envoie en l’air bribes et formes… »
Prend part au séminaire philosophique de Sarajevo en 1994 en plein siège de la ville. Ecrit La frontière, Sarajevo en archipel et Guerre trouvée, qui paraît en 1997.
En octobre de la même année, anime le séminaire philosophique de Pékin et Shangaï : écrit Voie encre, qui parait dans Le livre du vrai/ événement violence.
Commence, le 2 septembre 2000, l’écriture du Journal du voyage absolu , à Feldafing, au sud de Munich, sur le bord ouest du lac de Starnberg : faisant face à la rive où Rilke et Lou Salomé ont vécu leurs premiers mois de vie commune.
Publie la même année Court traité sur le transformat , avec Henri Maccheroni. ‘Court traité’ dont se prépare une version agrandie.
Prend part, en juin 2001, aux journées « Nietzsche européen » à l’Université Européenne de Saint Petersbourg. Publie Le vrai Nietzsche, guerre à la guerre et Nietzsche et Salomé, la philosophie dangereuse.
Le 11 septembre 2001, à Riga : les images violentes de New York envahissent la salle de réunion publique où se résume l’histoire de Latvia : la Lettonie. Le ‘Watching group de poésie’ s’interrompt devant les images des tours du World Trade Center en flammes, noires et orange.
Prend part, en octobre 2002, au festival de poésie franco-américaine de New-York avec les poètes des manifestations antiguerre à Central Park.
Participe, le 17 mars 2003, jour de la déclaration de guerre proclamée aux Açores, à la conférence de presse de Berlin appelée par Günther Grass « Cassandra » : contre ‘la guerre préventive’.
Publie, en janvier 2004, La philosophie désormais.
Avec Armand Gatti monte, en juin de la même année à la Cité européenne des Récollets, La Fête de l’âne, blasphème bouffon, à partir de la IVè partie du Zarathustra de Nietzsche. Réédite en septembre Langages Totalitaires augmenté d’un Avant-dire.
Publie, en 2008, La bataille de Léda, « treizième roman du double Hexagramme. »