Lettre ouverte à Jean Birnbaum, directeur du Monde des livres.
Cher Monsieur,
Voici ce que nous vous écrivions le 13 juin dernier, au lendemain de la clôture du 34e Marché de la Poésie, pour manifester notre grand étonnement à propos du silence du supplément littéraire, Le Monde des livres, dont vous êtes responsable depuis 2011, à l’égard de la tenue de notre manifestation et de sa Périphérie :
« Persuadé que l’intérêt que vous portez à la vie littéraire et en particulier à la promotion de la poésie, (comme vous l’aviez souligné lors du débat sur la scène du Marché il y a deux ans), vous aurez sûrement remarqué à la lecture des quotidiens parus ces jours derniers, qu’à l’exception du Monde des Livres, la plupart d’entre eux ont évoqué la tenue du 34° Marché de la Poésie et sa Périphérie. A la différence de votre supplément “littéraire”, avaient-ils compris l’importance de voir réunis à Paris huit poètes mexicains d’importance et plus de 450 éditeurs de littérature de création ? Ont-ils été sensibles au fait que quelque 200 poètes, de la mi-mai à la fin du mois de juin intervenaient publiquement en de multiples lieux pour offrir à des publics divers l’occasion de rencontres, auxquelles je sais que vous êtes à titre personnel sensible, comme lecteur et critique ? Nous n’osons compter, enfin, parmi vos fidèles lecteurs, nombreux dans les allées du Marché, peut-être un peu mêlés à la masse des quelque 50 000 visiteurs, ceux qui nous ont manifesté leur grand étonnement de cette absence significative d’information. »
L’absence de la moindre réponse de votre part –pas même un message de bonne réception, nous conduit à rendre publique notre interpellation et à poser ouvertement la question de la conception pour le moins incompréhensible qui semble présider à vos choix éditoriaux quand on connaît l’intérêt que votre journal prêtait naguère (peut-être conviendrait-il d’écrire jadis ?) au fait poétique et à ses modes d’expression et d’apparition sur la scène publique.
Quand nous prenons connaissance de votre indignation et de vos questionnements souvent fondés sur de nombreux aspects de la vie culturelle, voire sociétale et politique, nous ne comprenons pas que vous n’interveniez pas avec les moyens et l’influence médiatique qui sont les vôtres, pour soutenir la cause de la poésie aujourd’hui, sa présence dans le monde de la littérature contemporaine de création. Certes, il vous est facile de donner en exemple les quelques apparitions de la poésie dans votre journal mais, outre les quelques lignes mensuelles informatives de la rubrique Trans/Poésie, il convient de constater qu’un travail rédactionnel suivi de qualité sur la poésie n’est plus à l’ordre du jour de votre supplément littéraire.
Lors de la récente réunion de la Société des lecteurs du Monde qui s’est tenue le 18 juin dernier, la lettre ouverte qu’Alain Lance avait envoyée à la rédaction du Monde des livres le 9 juin dans laquelle il ironisait sur l’absence de toute information (dans l’édition datée du vendredi 10 juin) sur la tenue du Marché de la Poésie, a suscité des applaudissements et votre agacement.
Nous déplorons vivement ce manque d’informations du Monde des livres par rapport à un grand nombre de lecteurs dont nous connaissons l’intérêt pour la poésie. Toutefois, nous vous tiendrons informé de nos projets pour la session 2017 du Marché de la Poésie, avec les poètes colombiens comme invités d’honneur. Nous espérons que le Monde des livres sera sensible à cette invitation faite à ce pays dans le cadre de l’année de la Colombie en France.
pour c/i/r/c/é – Marché de la Poésie ,
Yves Boudier (président) & Vincent Gimeno-Pons (délégué général)