Écoute la musique
hh-hh !
du silence qui parle.
Écoute la musique
yaaga naa yaaga naa yaaga naa
d’un chant des jours de lutte.
Écoute la musique
siii siiii siiiii
du cygne qui meurt de vivre.
Écoute la musique
africa obota
de l’okoumé qui s’élance vers le dieu d’Akhenaton.
Écoute la musique
bawala-bawala
de la tristesse qui danse au rythme de la joie.
Écoute la musique
o ubi campi !
d’une fourmi qui parle latin.
Écoute la musique
plip-plop
de la sève de raphia qui goutte à goutte remplit la calebasse.
Écoute la musique
cocokingo, cocokingo, cocokingo
de l’oiseau du bonheur un matin de voyage.
Écoute la musique
grr-grrr-grrrr
du tigre qui maudit les manteaux de fourrure.
Écoute la musique
de la nuit qui tombe sans faire de bruit.
Écoute la musique
zo kwé zo
d’une voix qui chante que tout homme est homme.
Écoute la musique
gagopa, gagopa, gagopamo, gagopa
d’une petite tête-de-lard qui se dépetite-tête-lardise.
Écoute la musique
kurukutuka koto koto kro koto ko to ko
d’une scène de chasse au pays de M’pfoumou Ma Mazono.
Écoute la musique
he dom, he dom
de la main qui se pose sur une épaule qui flanche.
Écoute la musique
sayônara no toki no
de la chanson qui clôture le voyage de Chihiro.
Écoute la musique
lolo, nono, mama, topée
du bégaiement d’un poème d’Andrée Chédid.
Écoute la musique
boum… boum… boum…
de mon cœur chaque fois que… chaque fois que
… je te vois.