Périphérie #2
Hommage aux poètes disparus- Maison de la Poésie
Hommage à des poètes disparus, en compagnie d’autres poètes contemporains. Gérald Purnelle évoquera Jacques Izoard et François Jacqmin, Jacques Darras évoquera Gaston Compère, Philippe Lekeuche pour Henry Bauchau et Alain Dantinne pour Jean-Claude Pirotte.
Lectures : Jean-Luc Debattice
organisée avec la Maison de la poésie/scène littéraire, Wallonie-Bruxelles International et le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris
Maison de la Poésie- Scène Littéraire
157 rue Saint-Martin – 75003 Paris
M° Rambuteau (11)
Biographies
Henry Bauchau (1913-2012), psychanalyste, poète, dramaturge, essayiste, romancier, est l’auteur d’une des œuvres les plus marquantes de notre temps – publiée par Actes Sud. Au sein de celle-ci, le poème lui permet d’atteindre « des couches plus originelles de [s]a géologie personnelle ». De Géologie, publié en 1958 et qui reçoit d’emblée le Prix Max Jacob à Tentatives de louange (2011), chaque recueil poétique s’apparente à une nouvelle étape dans l’œuvre littéraire, mais également dans l’évolution personnelle de l’auteur L’œuvre poétique de Bauchau fut rassemblée en recueils en 1986 (Poésie 1950-1986, Actes Sud), en 1995 (Heureux les déliants. Poèmes 1950-1995, Labor) et en 2009 (Poésie complète, Actes Sud).
Né en 1924 dans le Condroz et décédé à Uccle en 2008, Gaston Compère a pratiqué tous les genres importants : poésie, roman, nouvelle, essai, théâtre. Il fut aussi toute sa vie un excellent compositeur, ce qui explique sa sensibilité aux rythmes, aux sonorités, aux harmonies des mots et des phrases. Ce poète discret à l’écriture exigeante nous laisse de nombreux recueils parmi lesquels Géométrie de l’absence (1969, A. De Rache, Bruxelles), Écrits de la caverne 1976, Jacques Antoine), Sol majeur, Montagne d’or (1985, Le Cormier), Lieux de l’extase (1993, Le Cri), Nuit de ma nuit (2000, Les Éperonniers), Kâma-Sûtra 2000 (2001, La Lettre volée). Les éditions Maelström ont publié en 2004 Lux mea. Anthologie poétique et arbitraire (1952-2004).
Originaire de Picardie maritime (Ponthieu & Marquenterre, 1939) Jacques Darras pratique la poésie, l’essai, la traduction de l’anglais. Il a commencé en 1988 une longue somme « épique » en 8 chants centrée (et excentrée) sur une rivière côtière de la Manche, la Maye. Depuis le premier volume La Maye I, sept autres chants se sont succédés aux éditions Le Cri à Bruxelles et Gallimard/l’Arbalète à Paris. Irruption de la Manche, premier texte du chant 8 (Le Chœur maritime de la Maye), est paru en 2012 (Le Cri) illustré de 18 gouaches de l’auteur. C’est au contact de la poésie anglaise et américaine (Darras a traduit Whitman, Coleridge et Blake pour Gallimard ; Whitman, Lowry et Shakespeare pour Grasset ; Pound pour Flammarion) que s’est élaborée La Maye, poème étranger aux courants formalistes ou exclusivement lyriques de la poésie française contemporaine. Jacques Darras vise une écriture polyphonique largement inspirée par la peinture flamande (Van Eyck, Brueghel, Ensor etc…) et la musique du même nom (Josquin, Bach). Il a reçu le Prix Apollinaire (2004), le Grand Prix de Poésie de l’Académie française (2006) et a été le premier Français et Européen invité à prononcer les Lord Reith Lectures sur les ondes de la BBC à Londres, dans le cadre du bicentenaire de la Révolution française (1989). Ses livres les plus récents sont Je sors enfin du Bois de la Gruerie. Poème cursif/discursif (Arfuyen 2014), Blaise Pascal et moi dans la voie lactée. Poèmes (Castor Astral/Passeurs d’Inuits 2015), La Transfiguration d’Anvers. Essai (Arfuyen, 2015), Brueghel les yeux ouverts. Essai (Créaphis, 2015) Davantage de détails sur le site www.jacquesdarras.com
-
Jean-Luc Debattice
Né à Liège en 1947. Comédien, auteur-compositeur interprète, concepteur de spectacles. Plusieurs rôles principaux au théâtre ; depuis 2010, Le faiseur de théâtre de Thomas Bernhard, Puissants et miséreux de Yann Reuzeau. Actuellement, Himmelweg de Juan Mayorga.
Auteur de spectacles montages ; autour du Chat Noir, Toutes griffes dehors ; des mythes, chants, discours, poèmes des Indiens d’Amérique, Amer Indien ; des fous littéraires et des littéralement fous, Florilège de fous ; des baroques, Le cabinet de curiosités.
Nombreuses lectures spectacles avec musiciens sur des poètes comme Jim Morrison, Allen Ginsberg, Jack Kerouac, André Velter, Werner Lambersy, Zéno Bianu, ou par thèmes. Dernièrement : Avanti Oulipo, autour du groupe littéraire éponyme, et sur le thème des forbans & cie, Noirs Flambeurs des Mers. Pantagruel et Gargantua de Rabelais. A prété sa voix sur des textes de Lautréamont dans le spectacle de Bartabas : Le centaure et l’animal. De mars à Juillet 2014 pour une vingtaine de séances interprète Le suicidé de la société, d’Antonin Artaud au sein de l’exposition Van Gogh au musée d’Orsay. Lignes du front, sur les écrivains combattant de la guerre 14.
A écrit plus de 300 chansons, travaillé avec divers musiciens sur son répertoire, monté des tours de chants, Sur la bande à côté de la plaque, Mythologies dans les villes, Show bizz’art, Barbaroque, Panoplie d’homme, et actuellement, D’ici là loin d’ici.
A mis en musique des poètes contemporains : André Velter, Zéno Bianu, Alain Aurenche mais aussi, entre autres, Guillaume de Machaut, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Charles Cros, Max Jacob, Roger Gilbert Lecomte.
Auteur également de poèmes et de contes inédits.
Jacques Izoard est né en 1936 à Liège ou il décède en 2008. Il fût un infatigable découvreur de talent – il y eu Eugène Savitzkaya mais bien d’autres -, animateur de la vie poétique de sa cité ardente qu’il aimait tant pendant plus de quarante ans et auteur de l’essai Andrée Chédid (1977, Seghers ). Il a publié plus de cinquante recueils de Ce manteau de pauvreté (1962, éditions de l’Essai) à Lieux épars (2008, La Différence) en passant par Vêtu, dévêtu, libre (1978, Pierre Belfond) et Dormir sept ans (2001, La Différence). Ses écrits d’une impressionnante diversité comptent près de sept mille poèmes recueillis en Œuvres complètes, en 3 volumes, aux éditions de la Différence sous la direction de Gérald Purnelle.
François Jacqmin, né en 1929 en région liégeoise où il meurt en 1992, a passé sa jeunesse à Londres, où sa famille s’est réfugiée pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a fait partie du Groupe Phantomas. Sa poésie est une lutte contre les limites ou les illusions de la pensée et de la parole, une tentative de conserver la trace de l’émerveillement de l’homme devant la nature : La Rose de décembre (Phantomas, 1959), Le Coquelicot de Grétry (Phantomas, 1978), .Les Saisons (Phantomas, 1979, Labor espace Nord 1988), Le Livre de la neige (1990, La Différence). Récemment parus : Prologue au silence (La Différence, 2010), L’Œuvre du regard (2012, Le Taillis pré) et Le Plumier de vent, (2015, La Pierre d’Alun).
Philippe Lekeuche est né à Tournai en 1954. Il s’éveille tôt à la poésie qui est pour lui une lutte contre les puissances obscures et la barbarie qui couvent en l’homme. Depuis, en déployant son œuvre, il ne cesse de se poser la question de la nature du poème. Parmi ses recueils publiés : Le Chant du destin (1987, Cadex), L’Existence poétique (1995, Cadex), La Géographie intérieure (1997, Cadex), Cette maladie au nom perdu (2005, Jacques Brémont), L’Éperdu (2010, L’Herbe qui tremble), Le Jour avant le jour (2013, Le Taillis pré), Une vie mélangée (2014, L’Herbe qui tremble).
Jean-Claude Pirotte
Né à Namur en 1939 et décédé en 2014 dans le Jura, rayé du barreau pour un acte qu’il a toujours nié et condamné à un emprisonnement, il s’y soustrait en vivant clandestinement en France pendant six ans. Suit une vie de vagabondage et de création pour celui qui se considérait comme « un peintre du samedi et un écrivain du dimanche ». Plus de quarante recueils de vers mélancoliques, de mélanges, récits, romans ou chroniques dont Fond de cale (1984, Le temps qu’il fait) , Sarah feuille morte (1989, Le temps qu’il fait) , Un été dans la combe (1986, La Table ronde) , Plis perdus (1994, La table ronde) , Un voyage en automne (1996, La table ronde) , Il est minuit depuis toujours (1993, La table ronde) , Brouillard (2013, Cherche Midi), Une île ici ( Mercure de France, 2014).
Gérald Purnelle est professeur à l’université de Liège, où il dirige le Centre informatique de Philosophie et Lettres (CIPL). Ses principaux domaines de recherche sont la métrique française et l’analyse des formes, la statistique textuelle et l’histoire de la poésie francophone de Belgique — disciplines qu’il enseigne, ainsi que l’explication d’auteurs latins en lettres modernes et l’informatique appliquée aux études de lettres. Il est par ailleurs éditeur scientifique de l’œuvre du poète belge Jacques Izoard, et co-directeur d’une collection patrimoniale « Ha ! » au Taillis Pré, dédiée à la réédition de poètes belges.