Périphérie #11
Terrestres & L’adieu à Lodève – Médiathèque Marguerite Duras
Vendredi 19 juin – 19h
Nancy Huston et Guy Oberson
Yekta, Omar Youssef Souleimane, Jean-Louis Giovannoni, Samira Negrouche, Lydia Gaborit, Marc Delouze, Linda Maria Baros, Amandine Genevois…
Médiathèque Marguerite Duras
115 rue de Bagnolet – 75020 Paris
M° Porte de Bagnolet/ Gambetta (3)
organisé avec la médiathèque Marguerite Duras, Marc Delouze et les Parvis poétiques
1- Terrestres
Nancy Huston (écriture) et Guy Oberson (peinture), en performance
Terrestres explore notre rapport à la nature, à notre part animale, sédiments de nos comportements primitifs, nos croyances et mythologies, alors que dans la société contemporaine l’homme se tient bien souvent avec arrogance en dehors et au dessus de la nature.
« Je veux être l’abeille, écrit Guy Oberson dans son journal d’atelier. Je veux être le cerf, la montagne, je veux être le vent et la pluie, le bourdonnement de la ruche ou le martèlement des sabots, le sang de la bête égorgée… Même si je reste toujours humain, un individu bien distinct, je veux cependant être ces natures dans ma conscience de « terrestre », sans quoi je ne serais qu’un électron, non pas libre mais déréglé qui agit contre le monde dans lequel il vit. »
2- L’adieu à Lodève
Le Festival Voix de la Méditerranée disparaît, nous lui rendrons hommage. Avec Yekta, Omar Youssef Souleimane, Jean-Louis Giovannoni, Samira Negrouche, Lydia Gaborit, Marc Delouze, Linda Baros…
Biographies
Linda Maria Baros
Poète. Traductrice. Née en 1981 à Bucarest. Cheveux verts. Membre de l’Académie Mallarmé. Lauréate et secrétaire générale du Prix Apollinaire. Docteur en littérature comparée – Sorbonne. Vit à Paris. La Maison en lames de rasoir et cinq autres recueils. Poèmes parus dans vingt-huit pays. A traduit trente ouvrages. Directrice du Festival franco-anglais de poésie et rédactrice en chef de la revue La Traductière. Énorme griffe en argent à la main droite. www.lindamariabaros.fr
Marc Delouze. Né à Paris. Vit entre La Goutte d’Or (Paris) et la mer (Fécamp). Poète et voyageur « par la force des choses ». Premier recueil en 1971, Souvenirs de la Maison des Mot, (précédé de « Par manière de testament », de Louis Aragon)
Quelques années plus tard, se refusant à “faire le poète au milieu du désert”, s’installe dans un silence éditorial d’une vingtaine d’années, pendant lesquelles il travaille à la recherche de nouveaux supports d’expression poétique, liés à la Cité d’aujourd’hui : spectacles de rue, poésie musicale, interventions diverses…
En 1982, il crée l’association Les Parvis Poétiques, qui organise des événements, des festivals, des expositions sonores, des lectures-spectacles, etc., qui tente de combler le trop grand vide entre ces voix solitaires que sont celles des poètes, et les oreilles multiples d’un public le plus large possible.
Créateur et animateur du Festival Permanent des poésies dans le 18è arrondissement depuis 1990. Co-fondateur et conseiller littéraire du festival de poésie Les Voix de la Méditerranée, à Lodève.
Il se produit lors de « lectures-concertantes » avec différentes formations musicales, dans une relation impliquant le public d’une manière « douce et particulière »…
Bibliographie choisie :
Chez Messidor /Temps Actuels :
Souvenirs de la Maison des Mots, 1971.
Anthologie de la poésie hongroise contemporaine, 1978
Chez d’autres éditeurs :
Poèmes de Younous Emre, traduction avec Guzine Dino, Publications Orientalistes, 1973
T’es beaucoup à te croire tout seul, poème, La passe du vent, 2000
L’homme qui fermait les yeux sans baisser les paupières, récit, Le bruit des autres, 2002
Epouvantails, poèmes, Lanore-littérature, 2002
rue des martyrs, récit, Le bruit des autres, 2003
Dames de chœur, récit, Le bruit des autres, 2004
Yeou, Piéton des Terres, poème, La passe du vent, 2007
Des poètes aux Parvis, essai et anthologie poétique, Le passe du vent, 2007
C’est le monde qui parle, récit, Verdier, 2007
14975 jours entre, poèmes, La passe du vent, 2012
Le Chant des Terres, La Porte, 2014
…et une dizaine de livres d’artistes
Lydia Gaborit est une spécialiste de la littérature orale, qui malgré sa vie parisienne n’a jamais oublié le petit bout de terre où elle a vécu jusqu’à ses neuf ans.
Originaire de Barbâtre, sur l’île de Noirmoutier en Vendée, elle est bercée dans son enfance par la mélodie des histoires que lui raconte sa grand-mère. De là sa passion pour la littérature orale : elle réalise en 1982 une thèse universitaire sur les contes de son île, et poursuit depuis cette date ses recherches dans ce domaine. Elle signe ainsi en 2005 un ouvrage intitulé L’île de Noirmoutier, paroles de conteurs (Prix Claude Seignolle 2010). En 2010, elle publie aux éditions de l’Etrave un recueil de sept contes : Noirmoutier, une île…7 contes. Elle publie en 2011 aux éditions Albin Michel : la Mémoire de la mer, un hommage à la mer vécue au quotidien, racontée, rêvée, espérée, qui mélange proverbes, chansons et contes de marins qui reçoit le prix Encre marine (2011) et deux mentions spéciales du Jury ( Grand prix de la mer et prix Ecume de mer).
En septembre 2012 sa thèse : Littératures orales et populaires de l’île de Noirmoutier est éditée grâce à l’action de l’association EthnoDoc et au soutien de la Communauté de communes de l’île de Noirmoutier.
Elle est actuellement responsable des relations avec le public au Théâtre de la Ville de Paris.
Jean-Louis Giovannoni est né à Paris en 1950. Il a exercé le métier d’assistant social pendant plus de trente-cinq ans dans un hôpital psychiatrique parisien. Il fonde en 1977, avec Raphaële George, la revue Les Cahiers du double qu’ils codirigent tous deux jusqu’en 1981. De 2005 à 2007, il est membre du comité de rédaction de la revue Nouveau Recueil. Il reçoit le prix Georges-Perros en 2010. Jean-Louis Giovannoni a publié une trentaine d’ouvrages (poésie, romans intérieurs, essais…) Ses derniers titres : Issue de retour, éditions Unes, 2013 ; Voyages à Saint-Maur, récit, éditions Champ Vallon, 2014 ; Les Mots sont des vêtements endormis, (rééd.) éditions Unes, 2014.
Née à Calgary (Canada) en 1953, Nancy Huston vit à Paris depuis 1973. Connue surtout pour ses romans (Cantique des plaines, 1993, L’empreinte de l’ange, 1998, Lignes de faille, 2006…), elle est aussi l’auteur de plusieurs essais (Nord perdu, 1999, Professeurs de désespoir, 2004, L’espèce fabulatrice, 2008…). Le dernier en date, Reflets dans un œil d’homme (2012), a fait l’objet d’une polémique. Au mois d’août 2013 est paru son nouveau roman Danse noire. En 2014, elle publie Bad Girl, Classes de littérature, et cosigne avec le peintre Guy Oberson Terrestres (Actes Sud Beaux-Arts). Presque toute son œuvre est publiée par Actes Sud.
Samira Negrouche est née à Alger où elle vit principalement. Auteure de
livres de poésie, d¹essais, de textes en prose ou de textes pour le
théâtre, elle écrit en français et traduit des poètes contemporains, de
l¹Arabe ou de l¹Anglais vers le français. Plusieurs publications depuis
2001 parmi lesquelles A l¹ombre de Grenade (2003), Cabinet Secret (2007)
et Le Jazz des oliviers (2010). Traduite et publiée dans une quinzaine de
langues, en volume ou en livres collectifs ; une sélection de ses proses
paraitra en juin à Sofia (Bulgarie) dans une traduction de Krassimir
Kavaldjiev. Les langues, les frontières mais aussi l¹inter-disciplinarité
tiennent une part importante dans son cheminement d¹écriture. En 2015,
elle crée le spectacle Seuils en variation avec les musiciennes Katerina
Fotinaki et Louise Jallu et l¹artiste visuelle Eve Sussman. Publication à
venir : Horizon/seuil aux éditions La passe du vent. Membre du Comité
international du festival Voix de la Méditerranée depuis 2009, elle y a
animé la rencontre matinale Garçon ! un poème ainsi que les entretiens
radiophoniques Une voix Un poète. Médecin de formation, elle se consacre
exclusivement à ses projets de création.
Guy Oberson est né en Suisse en1960 dans la campagne fribourgeoise et une ambiance teintée de catholicisme sévère. Grâce à ses origines paysannes, il grandit dans un monde profondément lié à la nature et au monde animal. Très tôt il se passionne pour la peinture alors que rien dans son entourage familial ni social ne favorise cet art. Avant de pouvoir s’y consacrer entièrement, il pratiquera les métiers du bâtiment, la restauration d’art et l’éducation spécialisée. Toutes ces expériences imprègneront plus tard son oeuvre d’un combat, d’une recherche des « odeurs de la vie » , et préserveront celle-ci des développements trop abstraits.
Sans qu’il ait jamais cessé de peindre, son travail prendra son ampleur au début des années 2000. A partir de ce moment, il réalisera notamment des oeuvres à la pierre noire et à l’huile, souvent de grands formats, dont les sujets sont le portrait, le corps humain et le paysage. Depuis quelques années, l’artiste travaille également à Berlin et Paris. Dès 2011, la rencontre avec Nancy Huston et leurs voyages en commun donneront à son œuvre encore de nouvelles ouvertures.
« Des noirs qui sont à l’écho de l’expression la plus intime de sa sensibilité et qui sourdent des abysses secrets de l’être. Aussi la parfaite adéquation entre le matériau employé et les intentions de l’artiste instruit-elle son œuvre à l’ordre d’une sorte de noir mental, tout à la fois mémoriel et immanent. Les œuvres de Guy Oberson impactent notre mémoire parce qu’elles sont fondées sur les notions de résistance et d’intemporalité. Ses images sont celles d’une histoire universelle du monde. Elles sont tout à la fois d’hier, d’aujourd’hui et de demain et portent en elles ce quelque chose d’une éternité qui passe »
Philippe Piguet
EXPOSITIONS RECENTES
Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg, « Erreur de Paradis » expo personnelle, Fribourg, Suisse, 2015
Espace du Méjan, « Semblance », expo personnelle, Arles, France 2015
Galerie C, expos personnelles et collectives, Neuchâtel, Suisse, 2011 à 2015
Galerie Eric Mouchot, « Terrestres » expo personnelle, Paris, France, 2014
Musée Morsbroich,« Jäger & Sammler », Expo collective, Leverkusen, Allemagne, 2014
Salon international du dessin contemporain « Drawing Now », Paris, France, 2014, 2013, 2008
Musée de Charmey,« Terrestres » Expo personnelle, Charmey Suisse, 2013
Galerie Jordan/Seydoux, « Black out », Expo collective, Berlin, Allemagne, 2013
Vitromusée« Verso » Expo collective, Romont, Suisse, 2012
Uferhalle, « Berlin’s Works » expo personnelle, Berlin, Allemagne, 2011
Galerie Altro Mondo, « Enigmatics Fantasies » Expo collective, Manille, Philippines, 2011
PERFORMANCES
« Piano Sketching », Performance avec E. Ferlet et E. Fessenmeyer, Théâtre de Belleville et Théâtre du Châtelet, Paris, France, 2014
« La terre nous est étroite », performance à partir d’un poème de Mahmoud Darwich, Galerie C, Neuchâtel, Suisse, et Atelier Edmund Alleyn, Montréal, Canada, 2012
Omar Youssef Souleimane est né en 1987 à Quoteifé, sur les plateaux du Kalamoune à une quarantaine de kilomètres au nord de Damas. Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique en 2005, il étudie la littérature arabe à l’université de Homs.
Entre 2006 et 2010, il a été correspondant de la presse syrienne, et a collaboré avec de nombreux journaux arabes. Il est l’auteur de livres de poésie, Chansons de saison en 2006, Je ferme les yeux et j’y vais prix koweitien Saad Al Sabbah en 2010.
Ayant participé aux manifestations pacifiques dès mars 2011 à Damas puis à Homs, il a été recherché par les services de renseignements syriens. Afin d’éviter la prison, il est entré dans la clandestinité et est parvenu à quitter son pays. La France, où il vit depuis 2012, lui a accordé l’asile politique.
Il a publié depuis son exil : Il ne faut pas qu’ils meurent en 2013 aux éditions Al Ghaoune – Liban ; La Mort ne séduit pas les ivrognes en 2014, bilingue français / arabe, aux éditions L’oreille du loup – Paris.
Un film a été réalisé sur son poème « Je ne suis plus personne », par Elvina Attali en 2014.
Une soirée poétique de Baghdad et Damas : deux voix exilées en insurrection a été organisée à la Comédie Nation le 15 mars 2015 avec le poète irakien Salah Hamdani.
En préparation : un livre sur la vie quotidienne en Syrie et à Paris et un recueil de poésies.
Yekta (Vallée aux Loups, 1979) est poète. Il a publié dans des revues telles qu’Avel IX, Bacchanales, Borborygmes, Commune, La Passe, Pyro, Le Sabord, Sarrazine, La Traductière, ou Voix d’encre. Il est l’auteur de Veilleur sans visage (Le Grand Incendie, Collection In vitro, 2009) et de Registre des ombres (L’Oreille du Loup, 2013). Il se produit régulièrement sur scène pour des récitals poétiques, souvent accompagné de musiciens. Il a notamment été invité aux festivals internationaux de poésie de Charleville et de Namur. Il est également membre du comité de rédaction de la revue franco-anglaise de poésie La Traductière et coordinateur de la partie vidéo du festival franco-anglais de poésie organisé chaque année en partenariat avec le Marché de la poésie de Paris. Depuis 2014, il est par ailleurs membre du jury pour le Prix du poème en prose Louis Guillaume.